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Texte d'Édith Tessier-Roy, membre et ancienne employée du Réseau des femmes en environnement

Travailler à l’étranger : un concept qui fait rêver bien des gens. Avec raison. Vivre et travailler dans un nouveau pays est une expérience de vie unique, avec ses merveilleux côtés et ses enjeux plus complexes. J’ai passé presque deux ans en Amérique latine en tant que conseillère en environnement pour Oxfam-Québec. Après avoir terminé un premier mandat au Honduras, j’ai poursuivi en Bolivie. Je rêvais depuis très longtemps de vivre et de connaître le quotidien d’un autre pays. J’ai été enchantée. C’est une façon exceptionnelle de vivre une autre réalité. Y travailler fait découvrir aussi de multiples facettes inattendues. Le contexte culturel y est, bien sûr, pour beaucoup. Bon nombre de nos habitudes, qui nous paraissent si simples, doivent désormais être adaptées au rythme, aux coutumes, aux modes de déplacements, au climat, etc. Toutefois, dans le contexte professionnel en environnement, j’ai été surprise de constater que les grands défis sont les mêmes. En effet, la volonté des gens est forte, tous croient en la vertu de prendre soin de notre planète, mais le temps manque, les budgets et les ressources sont limités, et l’inclusion de l’environnement dans les pratiques est souvent reléguée au dernier rang des priorités.

Pourquoi travailler en environnement dans un pays en développement?

Travailler en environnement dans un pays en développement, c’est se questionner chaque jour sur l’importance réelle de son travail, quand on sait que dans le pays, la pauvreté touche près de 50 % de la population. Mais un environnement sain n’est-il pas la base d’un monde meilleur? Et il faut commencer avec de petites actions pour accomplir de grandes avancées.

On m’a récemment demandé quel est le lien entre la lutte contre la pauvreté (grande mission d’Oxfam) et l’environnement. Je citerais la Politique environnement d’Oxfam-Québec, adoptée en 2008 : « La perception selon laquelle se préoccuper de l’environnement est un luxe qu’on ne peut se permettre qu’à un stade avancé de développement reflète une compréhension dépassée du lien entre environnement et développement. Au contraire, il existe un lien entre l’environnement et la pauvreté. Une mauvaise exploitation de l’environnement peut conduire à la pauvreté et, inversement, la pauvreté elle-même peut causer la destruction de l’environnement. »

« Les personnes défavorisées sont les plus affectées par la qualité de l’environnement. En effet, elles dépendent souvent directement des ressources naturelles et des services écosystémiques pour leur subsistance. De plus, elles sont plus fréquemment aux prises avec une eau contaminée, une mauvaise qualité de l’air et des produits chimiques dangereux; elles vivent plus fréquemment sur des terres marginales infertiles ou polluées, ou sur des terres sans accès à l’eau. »

Volontaire, coopérante, expatriée, voyageuse : les facettes d’une travailleuse à l’étranger

Travailler à l’étranger pour une ONG internationale, c’est être perçu différemment selon les milieux. C’est parfois être considéré comme un stagiaire, malgré ses 10 ans d’expérience. C’est, à l’occasion, être vu comme un volontaire qui souhaite simplement vivre une expérience à l’étranger. C’est être inclus dans le groupe des expatriés, c’est-à-dire tous les étrangers qui, comme nous, décident de vivre et de s’établir pour un temps (parfois court, parfois des années) dans le pays d’accueil choisi. C’est être vu comme un grand voyageur, un aventurier qui n’a peur de rien, par son entourage chez soi. Il est vrai que partir nécessite une part de courage pour se lancer et foncer, mais une fois sur place, tout coule et un nouveau quotidien se construit. Et avant tout, travailler à l’étranger, c’est apporter son expérience professionnelle, au meilleur des possibilités, dans un contexte bien différent, tout en découvrant un magnifique coin de la planète et en côtoyant des gens chaleureux et tellement accueillants.

Cette expérience enrichissante me permettra de poursuivre ma carrière au Québec avec de nouveaux acquis et des aptitudes consolidées. Je suis convaincue que mes séjours à l’étranger m’apporteront du positif dans la poursuite de ma vie professionnelle autant que personnelle.  

Edith Tessier-RoyÉdith Tessier Roy a réalisé deux mandats de coopération internationale avec Oxfam-Québec, au Honduras et en Bolivie, dans le cadre d’un programme financé par Affaires mondiales Canada. De retour au Québec, Edith est désormais Conseillère en développement coopératif au sein de la Coopérative de développement régionale du Québec (CDRQ) pour les régions de Lanaudière-Laurentides.