Portrait de membre : Le parcours d’Anjali Caillat

20 janvier 2025

Nouvelles

Après 15 ans d’expérience dans l’industrie des événements corporatifs, Anjali Caillat a choisi de réorienter sa carrière vers le domaine du développement durable. Profondément préoccupée par les enjeux liés aux changements climatiques et à la transition socioécologique, elle souhaite désormais contribuer activement à la recherche de solutions et à la mise en place de nouveaux modèles d’affaires. En tant qu’intrapreneure d’impact, Anjali aime se sentir utile en apportant une réelle différence au sein des organisations. Son objectif est de participer à des projets qui ont un impact significatif et durable, pour le bien-être des générations futures.

Quelles sont vos principales préoccupations environnementales en ce moment ?
La surconsommation en général et la non-action de nos gouvernements. Il y a urgence.

Quelles sont vos stratégies pour lutter contre l’écoanxiété ?
Me tenir avec des gens ‘’comme moi’’ et aller à des shows d’humour qui traitent du sujet !

Qu’est-ce que le Réseau des femmes en environnement représente pour vous ?
Une formidable ressource et un acteur de changement pour le Québec !

Pouvez-vous nous parler de vos projets à venir en lien avec l’environnement ?
À l’Université de Montréal, mon mandat est de mieux gérer les matières résiduelles et changer les comportements internes.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Après 15 ans en événementiel, je travaille désormais comme conseillère en gestion des matières résiduelles et c’est via les événements que j’ai commencé à m’intéresser aux déchets ! Oui, oui !

Qu’est-ce qui vous a donné le déclic pour changer de secteur après 15 ans dans l’événementiel, et comment avez-vous abordé cette reconversion ?
J’étais très heureuse dans mon emploi au Centre Phi et la COVID a tout changé. Alors que j’y avais mis en place plusieurs initiatives vertes entre 2016 et 2020 (notamment en ce qui concerne l’organisation d’événements écoresponsables), quand le monde de l’événementiel s’est écroulé, je me suis questionnée sur la suite de ma carrière. J’ai réalisé que les sujets environnementaux me tenaient suffisamment à cœur pour réorienter ma carrière en ce sens.

Quelles ont été les principales difficultés lors de cette transition vers un nouveau domaine ?
Ma crédibilité dans ce domaine était loin d’être établie. Je n’avais aucun diplôme en environnement, juste une expérience terrain et un fort intérêt personnel. J’ai donc fait 2 formations gratuites en ligne (MOOC) pour pousser mon apprentissage. La première formation était celle de l’Université Laval intitulée Développement durable : enjeux et trajectoires, et l’autre du C3D (Collège des directeurs développement durable) intitulée Comprendre la crise écologique pour réinventer l’entreprise. Avec ces 2 formations en poche, j’ai commencé à postuler pour des postes reliés au domaine de l’environnement et de la responsabilité sociale. Lors de mes entrevues, je mettais beaucoup l’emphase sur mon expérience terrain acquise au Centre Phi.

L’écoanxiété est un sentiment que beaucoup ressentent face aux enjeux environnementaux. Comment faîtes-vous face à cette anxiété dans votre quotidien ?
Je ressens beaucoup d’écoanxiété. On dit souvent que passer à l’action peut réduire ce sentiment. C’est ce que j’ai décidé de faire en réorientant ma carrière. Avec mon travail actuel, je sens que je fais ‘’ma part’’ dans la société, mais je ne peux pas dire que mon écoanxiété a disparu pour autant. Je suis toujours inquiète pour le futur. Me tenir avec des gens engagés me fait du bien. Je vois clairement qu’au Québec on est nombreux à se sentir concernés et à se relever les manches, et cela me rassure un peu. Participer à une soirée complètement fresque à la Maison du développement durable ou écouter le balado Ça va mieux qu’on pense sont 2 exemples concrets qui me font du bien ! Je vous les recommande d’ailleurs !

Quels sont les principaux défis que vous rencontrez en travaillant en développement durable dans une institution publique aussi grande que l’Université de Montréal ?
Il y a plusieurs défis. Un défi générationnel, ce ne sont pas tous les gestionnaires (hommes ou femmes) qui ont une conscience environnementale. Un défi de taille, l’ampleur de ma tâche est beaucoup plus grande que ce que j’avais imaginé au départ. Le campus de la montagne représenterait la quinzième municipalité la plus importante du Québec si l’UDM était considéré comme une ville ! Enfin, je rencontre un défi de cohérence globale. Entre ce qui est dit et les actions prises dans la réalité, je remarque plusieurs incohérences internes et je me sens parfois freinée par le manque de moyens pour mettre des actions significatives en place.

Quelles actions spécifiques mettez-vous en place pour sensibiliser la communauté universitaire à la gestion des matières résiduelles et au développement durable ?
Depuis mon arrivée à l’Université (le 30 avril 2024), j’ai mis en place 2 campagnes de sensibilisation en collaboration avec mes collègues de l’unité du développement durable. Une fin août, ciblant spécifiquement les étudiants de première année, et une autre fin octobre, ciblant tous les étudiants. Nous avions un quiz de 10 questions à répondre avec des prix à gagner, en plus de vidéos de sensibilisation publiées sur les médias sociaux. Durant tout le mois de septembre, nous avions également des étudiants membres de notre écoescouade qui se positionnaient près des îlots de tri de notre cafétéria principale pour sensibiliser les usagers à bien disposer de leurs déchets. Un travail de longue haleine qu’il faut répéter dans le temps pour avoir des résultats.

Pouvez-vous nous expliquer ce qui a principalement contribué à votre engagement ?
En 2016, j’ai assisté au Gala des Vivats. À l’époque, je travaillais au Centre Phi et j’ai réalisé à quel point on pouvait faire mieux. Avec une collègue, nous avons formé un comité vert et de là ont découlé plusieurs initiatives, dont la certification scène écoresponsable. Nous avons eu la chance de nous faire accompagner par le CQEER et ma rencontre avec Caroline Voyer a été déterminante. Son engagement était contagieux. Elle continue de m’inspirer aujourd’hui.

Que diriez-vous à ceux qui ressentent de l’écoanxiété et qui ne savent pas par où commencer pour agir ? Quelles premières étapes leur recommanderiez-vous ?
Commencez petit, impliquez-vous dans un organisme à but non lucratif de votre quartier, au sein de l’école de vos enfants ou au sein de votre entreprise ! Entourez-vous des bonnes personnes surtout, car on ne peut pas (et on ne doit pas) porter ce fardeau seul.e.

Un mot de la fin ?
Tout le monde peut faire une différence autour de soi et personne n’est parfait.

To top