Journaliste indépendante, recherchiste à Radio-Canada et chroniqueuse radio, Maïté Belmir s’intéresse à l’écologie depuis l’enfance. Elle mène un mode de vie responsable tant dans sa consommation et les choix qu’elle fait au quotidien, depuis plus de 15 ans. À l’affût des bonnes idées, elle aime raconter les initiatives et solutions en transition écologique, dans les médias écrits, à la radio ainsi qu’en vidéos sur les réseaux sociaux.
Quelles sont vos principales préoccupations environnementales en ce moment ?
La réglementation des industries qui polluent et gaspillent à outrance, parfois plus que les gestes des citoyens cumulés. Les politiciens font l’autruche, c’est frustrant. J’aimerais que les entreprises qui fabriquent des produits par exemple, soient responsables de gérer leur fin de vie quand ils deviennent des déchets. Plutôt que de faire payer les municipalités et culpabiliser les consommateurs.
Quelles sont vos stratégies pour lutter contre l’éco anxiété ?
Faire des gestes concrets au quotidien. Et me comparer aux milliardaires de ce monde….
Écoféministe ou pas ?
Oui, évidemment !!!!
Qu’est-ce que le Réseau des femmes en environnement représente pour vous ?
Un espace de connexion et de sororité.
En tant que journaliste quels constats faîtes-vous sur ces enjeux et sur le traitement de ces enjeux dans les médias ?
Le réchauffement climatique de 1.5 degrés n’évoque pas grand chose au commun des mortels. Je trouve que les médias parlent trop souvent des changements de comportement comme d’une contrainte pour le citoyen. Ce qui influence l’acceptation sociale et entretient les résistances. Enfin, je pense que les sujets liés à l’écologie et à l’environnement ne devraient pas être que dans une rubrique dédiée, mais plutôt intégrés dans tous les types de journalisme: éducation, finance, santé, sport…
Vous avez travaillé avec le Réseau des femmes en environnement et avez eu l’occasion de coordonner des événements comme Women4Climate. Comment ces expériences ont-elles nourri votre propre engagement en tant que femme dans la lutte pour la transition socioécologique ?
Le plus grand apprentissage de cette expérience est sans hésitation d’avoir côtoyé des femmes leaders dans leur domaine, des entrepreneures qui apportent des solutions créatives et concrètes pour la transition socio-écologique de notre société. Ce fut tellement inspirant.
Comment percevez-vous la place des femmes dans la transition écologique, et quelle est, selon vous, la contribution spécifique des femmes dans ce domaine ?
On fait une sacré job depuis bien longtemps, même si aujourd’hui on voit de plus en plus de leaders capitalistes investir le domaine et s’approprier les causes.
Comment parvenez-vous à gérer l’éco-anxiété qui peut résulter de l’urgence climatique, tout en restant motivée et engagée dans vos projets personnels et professionnels ?
Je suis une personne anxieuse de nature, je vis avec des angoisses depuis toujours, l’éco-anxiété n’a rien de nouveau pour moi. La lutte aux changements climatiques est et restera une motivation dans tout ce que j’entreprends.
Une question que tu aurais aimé qu’on te pose ? Et sa réponse. Quels gestes responsables j’ai intégré dans ma vie et depuis quand?
Je n’utilise plus de cosmétique ni de produits d’entretiens avec perturbateurs endocriniens depuis près de 15 ans. Je n’ai pas de voiture personnelle depuis une dizaine d’années. J’essaye de manger biologique, toujours de saison, local et idéalement des produits sans emballage depuis 15 ans également. Je suis le genre de personne à chercher le code produit sur la petite étiquette d’un citron pour savoir d’où il vient avant de l’acheter.
Je ne jette presque jamais rien, j’essaye toujours de donner une seconde vie à mes objets. Mon appartement est entièrement meublé en seconde main. Je réutilise tout ce que je peux (sac papier, boîte à oeufs, baguette en bois…). J’éteins la lumière quand je quitte une pièce et dors dans une chambre à 13 degrés l’hiver.
Un mot de la fin ?
La lutte aux changements climatiques n’est pas du militantisme. C’est simplement être responsable.