Élyse Arcand, coprésidente – Danielle Lussier, trésorière – Janie-Claude Viens, secrétaire – Lise Parent, administratrice – Melisa Alessi, administratrice
Crédit photo : Maude Desbois
En ce mois de décembre, nous souhaitons rendre hommage à ces femmes inspirantes qui, pendant plusieurs années, ont offert de leur temps, partagé leur expertise et soutenu bénévolement le Réseau des femmes en environnement.
Véritable pilier du RQFE, le conseil d’administration joue un rôle essentiel dans la réalisation de la mission, le développement de l’organisation et la défense des intérêts de ses membres.
Nous leur avons posé quelques questions, afin de favoriser le partage d’expériences, de visions et d’engagements entre femmes œuvrant pour un avenir plus durable.
Quelle a été votre motivation initiale pour vous engager au sein du RQFE ?
Pour Lise Parent, membre fondatrice du Réseau, la motivation était claire : mettre en valeur les contributions des femmes dans le domaine de l’environnement, qu’elles viennent de tous les milieux, y compris industriels. Elle souhaitait aussi que le Réseau s’intéresse à la formation et à la recherche, notamment en santé environnementale.
Alors que pour Melisa Alessi, l’engagement était une manière naturelle d’allier ses valeurs de durabilité, d’équité et d’engagement collectif, en contribuant à une communauté qui place les femmes et l’environnement au cœur de ses actions.
De son côté, Janie-Claude Viens explique que les rencontres avec les membres étaient si inspirantes qu’il lui semblait incontournable de s’imprégner davantage de l’identité et des travaux du Réseau. Elle voulait être au cœur de ce mouvement, y amener sa couleur, ses compétences et se nourrir de l’intelligence collective.
Pour Élyse Arcand, c’est l’accueil galvanisant lors de sa première participation à l’AGA qui a été déterminant. Rapidement devenue observatrice au CA, elle a senti qu’elle pourrait contribuer concrètement à la gestion de l’organisation et a accepté de devenir administratrice.
Enfin, Danielle Lussier résume sa motivation par le désir de contribuer à une organisation dynamique orientée vers les femmes et la protection de l’environnement.
Ressentez-vous une fierté particulière quant à votre contribution au conseil d’administration du Réseau des femmes en environnement ?
Chez Lise Parent, la fierté se traduit par ses 26 années de présence aux côtés de femmes formidables, convaincues du bien-fondé de la mission.
Pour Melisa Alessi, c’est la satisfaction d’avoir soutenu un espace où les idées et le leadership des femmes sont mis de l’avant.
Janie-Claude Viens insiste sur le dévouement de l’équipe et la motivation que cela lui a apportée, malgré un quotidien déjà bien rempli.
Élyse Arcand évoque le plaisir de contribuer tout en assumant la responsabilité liée au rôle, qu’elle a rempli avec professionnalisme et ouverture.
Quant à Danielle Lussier, elle est fière d’avoir été mentore pour le programme C-40 WOMEN FOR CLIMATE et d’avoir participé aux comités de gouvernance et de finances.
Quels sont, selon vous, les avantages de l’implication sociale pour la transition socioécologique ?
Pour Lise Parent, les plus beaux rapports ne suffisent pas : il faut l’implication sociale pour que les choses changent.
Melisa Alessi voit dans cette implication un moyen de créer du lien, de mobiliser les citoyens et d’encourager la diversité des idées.
Janie-Claude Viens insiste sur le fait qu’elle permet de passer de la conscience à l’action, entouré de gens allant dans la même direction.
Élyse Arcand rappelle que le savoir et l’action aident à contrôler l’écoanxiété et à réduire le sentiment d’impuissance face à l’immobilisme ambiant.
Pour Danielle Lussier, deux éléments sont essentiels : prendre en compte les besoins humains et comprendre les comportements pour favoriser le changement.
Qu’avez-vous le plus appris lors de vos différents mandats au sein du Réseau des femmes en environnement ?
Pour Lise Parent, l’enseignement majeur est que « tous les petits pas comptent ».
Melisa Alessi a appris la valeur de la collaboration, de l’écoute et de la gouvernance.
Janie-Claude Viens a découvert le fonctionnement d’un CA, la prise de décision collective et l’importance des échanges transparents.
Élyse Arcand a pu mieux saisir les enjeux environnementaux et leurs concepts.
Enfin, Danielle Lussier retient la richesse des rencontres avec des femmes engagées de tous âges, désireuses de bâtir un avenir meilleur.
Pouvez-vous nous parler de l’évolution du Réseau des femmes en environnement au fil des années ?
Pour Lise Parent, l’évolution du Réseau reflète presque celle de son fils, né la même année. Elle rappelle les débuts modestes, les difficultés financières, l’arrivée de Caroline Voyer et la stabilisation grâce au financement statutaire. Elle insiste sur le rôle immense joué par la première directrice générale, qui a porté le Réseau sur ses épaules. Elle observe aujourd’hui une relation plus structurée entre le CA et les employées, chacun ayant des rôles mieux définis qu’autrefois où tout le monde participait directement aux projets.
Melisa Alessi observe un réseau plus structuré, visible et diversifié.
Janie-Claude Viens se réjouit de l’avoir vu gagner en maturité et en clarté.
Élyse Arcand note la crédibilité acquise auprès des partenaires et la structuration interne croissante.
Danielle Lussier souligne la reconnaissance de l’expertise du Réseau dans les événements écoresponsables.
En vous basant sur vos différentes expertises, que pensez-vous avoir eu la chance d’apporter au Réseau ?
Pour Lise Parent, au-delà de son implication au CA du Réseau, elle a surtout contribué au développement du volet santé environnementale, intégrant ces activités à ses recherches pour soutenir les membres du Réseau. Cela a permis d’organiser entre autres, des colloques tel que le Colloque sur la santé des femme en environnement réunissant plus de 350 personnes, de lancer des projets sur les perturbateurs endocriniens et de créer des formations et cours spécialisés partout au Québec. Elle a assuré bénévolement une bonne partie du développement et de la diffusion de ces formations.
Pour Melisa Alessi, il s’agissait d’allier ses valeurs de durabilité et d’équité en contribuant à une communauté centrée sur les femmes et l’environnement.
Janie-Claude Viens explique que les rencontres inspirantes lui ont donné l’élan d’être au cœur du mouvement et de contribuer avec ses compétences.
Élyse Arcand espère avoir pu contribuer grâce à son expérience en gestion et communication, ainsi qu’à son sens de l’écoute.
Enfin, Danielle Lussier témoigne avoir mis à profit ses connaissances du monde municipal, du développement durable et de la gestion pour soutenir et renforcer les actions du réseau.
Pouvez-vous nous décrire comment vous percevez l’importance de la sororité entre femmes dans le milieu de l’environnement (empowerment) ?
Pour Lise Parent, la sororité est au cœur même de la création du Réseau. Elle insiste sur le fait qu’il est essentiel que les femmes se serrent les coudes, car personne ne le fera à leur place. Ce soutien mutuel permet de partager connaissances et expériences, mais aussi de motiver les nouvelles générations de professionnelles en environnement.
Pour Melisa Alessi, la sororité est indispensable pour renforcer la confiance et la visibilité des femmes. Elle souligne que ce soutien mutuel crée un espace plus équitable et propice aux changements ambitieux.
Janie-Claude Viens voit dans la sororité un espace sécurisant où l’on peut déposer son armure et se sentir accueilli dans ses idées et ses valeurs. Elle estime que cet accueil renforce mutuellement les femmes et contribue à amplifier leurs voix collectives.
Pour Élyse Arcand, son implication n’aurait pas été aussi intime et durable sans une organisation centrée sur l’action des femmes. Elle est convaincue que les enjeux qui les touchent sont distincts et doivent être reconnus à leur juste valeur.
Enfin, Danielle Lussier met en avant la compréhension commune que les femmes développent face aux effets des changements climatiques. Selon elle, cette conscience partagée sur la santé et la vie des femmes illustre l’importance de la sororité dans le milieu environnemental.
Qu’est-ce que le réseau des femmes en environnement représente pour vous ? Pourquoi avez-vous pris votre carte de membre ?
Pour Lise Parent, le Réseau est presque un membre de sa famille : « un peu comme le petit frère de mon fils ». Elle raconte avoir contribué à le mettre au monde, l’avoir materné au début, puis accompagné au fil des ans. Aujourd’hui, elle le voit comme une organisation indépendante et solide, capable de se développer dans diverses directions. Au-delà de son attachement personnel, elle considère le Réseau comme un outil collectif pour faire avancer des projets environnementaux, promouvoir le leadership des femmes et inspirer d’autres initiatives similaires au Québec, qu’elle continuera à soutenir fièrement.
Pour Melisa Alessi, le RQFE est avant tout une communauté engagée où l’action et les valeurs se rejoignent. Elle explique être devenue membre pour contribuer à un mouvement qui fait progresser et qui incarne ses convictions.
Janie-Claude Viens voit dans le Réseau une communauté porteuse de projets et une vision forte d’un avenir solidaire et équitable. Devenir membre était pour elle une façon concrète de soutenir cette mission et de s’inscrire dans un mouvement collectif aligné avec ses valeurs.
Pour Élyse Arcand, le Réseau est un lieu rassurant où toutes peuvent s’exprimer librement. Elle a choisi d’y adhérer alors qu’elle cherchait à réorienter sa pratique professionnelle en communication et marketing, afin de la mettre en cohérence avec ses valeurs personnelles en faveur de la transition socioécologique.
Enfin, pour Danielle Lussier, le Réseau représente avant tout un lieu d’échanges entre femmes, un espace de dialogue et de partage qui lui semblait essentiel.
Quel conseil souhaiteriez-vous donner à la nouvelle génération d’administratrices du Réseau des femmes en environnement ?
Pour Lise Parent, il n’y a pas de conseil particulier à donner, car elle estime que chacune des nouvelles administratrices possède déjà des compétences importantes. Elle leur suggère toutefois de rester à l’écoute et de collaborer étroitement avec les membres. Elle insiste sur l’importance de garder une curiosité active face aux enjeux émergents. Enfin, elle rappelle que la capacité à s’adapter aux changements sociaux et environnementaux sera essentielle pour assurer une saine évolution du Réseau.
Melisa Alessi encourage les nouvelles administratrices à rester curieuses, ouvertes et fidèles à leurs valeurs. Elle les invite à collaborer, écouter et surtout oser prendre leur place, car leur leadership compte réellement pour l’avenir du Réseau.
Pour Janie-Claude Viens, apporter un regard neuf est une richesse qui permet de prendre des décisions ancrées dans les besoins actuels. Elle conseille aux nouvelles administratrices d’oser poser des questions, de s’approprier le Réseau et tout son potentiel. Elle les invite aussi à participer aux événements et à aller à la rencontre des membres pour rester proches des réalités qui façonnent l’organisation, en s’impliquant toujours avec cœur.
Élyse Arcand rappelle que les administratrices sont imputables à la pérennité de l’organisation. Elle insiste sur le fait qu’elles doivent s’assurer d’être entendues et d’avoir accès à toutes les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées.
Enfin, Danielle Lussier souligne que les nouvelles administratrices sont des femmes, engagées et ouvertes. Elle leur conseille de ne pas hésiter à poser des questions à la codirection sur tout sujet et de s’impliquer activement dans les comités, afin de contribuer pleinement à la vie du Réseau.
Êtes-vous écoféministe ? Si oui, pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Pour Lise Parent, elle témoigne : « Je suis féministe, et mon engagement écoféministe guide mes choix professionnels et mes projets de recherche. L’environnement nous touche différemment selon le genre, et il est crucial que les femmes participent pleinement aux décisions et aux actions pour un monde sain. Je veille toujours à intégrer cette perspective dans les initiatives que je soutiens».
Janie-Claude Viens considère l’écoféminisme comme une posture essentielle, liant justice sociale et justice environnementale, et guidant son désir de créer des ponts solidaires.
Pour Élyse Arcand, résolument féministe, l’écoféminisme est multiple et il doit refléter les convictions et aspirations des membres du Réseau dans un esprit constructif.
Enfin, Danielle Lussier se dit féministe, mais pas certaine d’être écoféministe, ayant travaillé à intégrer le développement durable pour l’ensemble de la société, femmes et hommes, jeunes et aînés.